Le régime alimentaire suivi durant l’enfance aurait un impact à vie

Ghada Choucri Mercredi 10 Février 2021-14:48:19 Jeunesse
Le régime alimentaire suivi durant l’enfance aurait un impact à vie
Le régime alimentaire suivi durant l’enfance aurait un impact à vie

Avoir une alimentation riche en gras et en sucre durant les jeunes années aurait des conséquences sur le microbiote intestinal jusqu’à l’âge adulte. C’est ce qu’affirme une étude réalisée sur des souris, selon le site Parents. Une étude révèle que les effets d’une alimentation malsaine sur le microbiote intestinal ont suivi les souris depuis leurs jeunes années jusqu’à leur âge adulte. Les bactéries intestinales seraient donc durablement impactées. Trop de gras, trop de sucre L’alimentation de l’enfant joue un rôle capital dans sa croissance et sa santé... présente, mais aussi future. Tel est le constat dressé par des chercheurs de l’University o f C a l i f o r n i a Riverside, dont l’étude menée chez des souris confirme l’importance de privilégier une alimentation équilibrée, pour permettre à l’enfant d’avoir accès à tous les nutriments essentiels dès son plus jeune âge. L’article publié dans le « Journal of Experimental Biology », indique plus précisément que manger trop de matières grasses et de sucre en tant qu’enfant peut altérer le microbiote intestinal, ou flore intestinale (microorganismes présents dans le tube digestif) à vie, même si l’on apprend plus tard à manger plus sainement. Selon les chercheurs, il s’agit de l’une des premières études à montrer non seulement une diminution significative du nombre de ces bonnes bactéries présentes dans l’intestin, mais une diversité amoindrie chez les souris nourries avec une alimentation malsaine en début de leur croissance. « Nous avons étudié des souris, mais l’effet observé est équivalent au fait que les enfants ont un régime occidental, riche en graisses et en sucre, et que leur microbiote intestinal est encore affecté jusqu’à six ans après la puberté », explique le Pr Theodore Garland, qui a conduit l’étude. Or un microbiote intestinal en bonne santé est essentiel pour une immunité optimale et une bonne synthèse des vitamines clés. Enfin, dans un corps sain, il existe un équilibre entre les organismes pathogènes et bénéfiques. Mais si l’équilibre est perturbé, que ce soit par l’utilisation d’antibiotiques, une maladie ou un régime alimentaire malsain, le corps peut devenir plus vulnérable aux maladies. Les chercheurs ont voulu mieux comprendre l’impact d’une mauvaise alimentation sur le microbiote, en divisant des souris en deux groupes : un premier nourri avec un régime équilibré ou « sain », un second groupe avec un régime « occidental », moins sain. Par ailleurs, certaines avaient accès à une roue pour se dépenser et d’autres non. Après trois semaines d’études, les souris ont été renvoyées à un même régime alimentaire et sans exercice. Au bout de 14 semaines, l’équipe a examiné la diversité et l’abondance du microbiote intestinal chez les animaux. Ils ont constaté que la quantité de bactéries telles que Muribaculum intestinale, impliquée dans le métabolisme des glucides, était considérablement réduite dans le groupe « alimentation occidentale ». Les résultats ont également montré que les bactéries intestinales sont sensibles à la quantité d’exercice physique que font les souris. Mais si les bactéries de type Muribaculum ont augmenté chez les souris nourries avec un régime sain qui avaient accès à une roue, elles ont diminué chez les souris soumises à un régime riche en graisses, qu’elles fassent de l’exercice ou non. Les chercheurs estiment que cette espèce de bactéries et la famille de bactéries à laquelle elle appartient pourraient influencer la quantité d’énergie disponible pour son hôte. « Les recherches se poursuivent pour connaître les autres fonctions que ce type de bactéries peut avoir. Un autre effet était l’augmentation d’espèces de bactéries très similaires qui se sont enrichies après cinq semaines d’entraînement sur tapis roulant dans une étude menée par d’autres chercheurs, suggérant que l’exercice seul peut augmenter sa présence », soulignent-ils. Mais ils ont constaté que le régime alimentaire occidental en début de vie avait des effets plus durables sur le microbiome que l’exercice en début de vie. La prochaine étape pour l’équipe sera de répéter cette expérience et de prélever des échantillons à d’autres moments de vie pour mieux comprendre quand les changements dans le microbiote des souris apparaissent pour la première fois, et s’ils se prolongent plus tard dans la vie. Mais indépendamment du moment où les effets apparaissent pour la première fois, ils soulignent que leur découverte est déjà importante en soi : il est significatif qu’ils aient été observés si longtemps après avoir changé le régime alimentaire une première fois, puis une seconde fois quelques semaines plus tard. « On peut dire : vous n’êtes pas seulement ce que vous mangez, mais ce que vous avez mangé lorsque vous étiez enfant ! », concluent-ils.

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